Périple en Alsace
Jeudi 5
Après notre installation à l’hôtel, une belle sortie mise en jambes était programmée vers le Mémorial du Linge, descente vertigineuse vers Hohrod, remontée par le Col de Wettstein pour fondre sur Orbey avec un record à 74 km/h de l’ami Mika. Ensuite Orbey –> Labaroche…5 km / 250 m de dénivelé pour finaliser les 1000 m prévus sur 42 km. Le décor était planté !!!

Temps chaud mais humide avec de belles éclaircies ensoleillées mais entrecoupées d’averses de pluie légère. Belle ambiance et solidarité du groupe cyclos pendant que les compagnes découvraient les environs par une balade apéritive. Un bon jarret de porc précédé d’une quiche aux oignons et un repas couronné par une mousse au chocolat ont conclu ce premier jour pour tout le groupe.
Vendredi 6
Départ ce jour sous un crachin vers 9.45h, crachin qui ne nous réjouissait pas, mais dès l’entame de la montée du Linge, et ensuite la descente vers Munster via Hohrod, la vitesse nous a tous séché. Dieu soleil nous a retrouvé au pied du Petit Ballon à Munster et la montée s’est faite en mode sec…Comme dirait Stéphanie il y a quelques années … »Libérée, plus jamais je ne mentirai (monterai pour moi !!!) ».

Un 13% à l’attaque et une moyenne de 9/10 % ont propulsé ces fous du Guidon vers le sommet avec un podium venteux à la fin. Quentin suivi de Michaël et un véloce Hervé l’honoraient alors que Moustache jouait le camion balai, attentif à la moindre défaillance de ses compagnons d’aventure.
Un rebrousse circuit prévu nous a transporté à folle allure vers Wasserbourg (un max flashé à 77 km/h) et une belle épingle à droite nous a remis d’aplomb pour l’attaque du Col de Firstplan (moyenne de 6%) qui nous a ouvert un appétit déjà mis à l’épreuve. Au sommet (vers 13h30 soit 3h45 après le départ) quelques pommes de pin et autres crottes de bique n’ont pu rassasier un Christophe au bord de la défaillance et un Schultz en quête d’un sanglier distrait. Les mines en disaient long et Eguisheim nous appelait pour un lunch hypothétique vu l’heure.
Avant de fondre vers cette perle Alsacienne, un bref stop and go photo dévoilant la plaine et ses vignes nous enchantaient après une chevauchée à travers bois et forêts.

Que dire de cette quiche et ces assiettes de charcuterie qui ont tempéré nos estomacs en alerte sur la place ensoleillée de ce village d’Eguisheim, haut lieu vinicole mais surtout touristique aux portes de Colmar. Certes, il nous restait 18 km en passant par Turckheim, mais la remontée vers Labaroche et notre hôtel via les Trois Epis a remis les pendules à l’heure et les estomacs en place avec 11 km à 9 /10% pour un dénivelé de 500 m….sans commentaire… qui concluait une journée qui marquera longtemps les esprits avec un 92 km/2200 m. L’arrivée fut triomphale grâce aux compagnes rayonnantes à la suite de leur visite au Musée des Métiers du Bois, puis leur escapade gastronomique et leur montée héroïque vers les ruines du château du Hohnack.

La solidarité du groupe a fait sa force et chacun à sa manière a aidé l’autre. Bravo ! Bravo ! Ce samedi matin, on fera un bilan physique de tout un chacun et le programme sera adapté…. Mais ça sent la Schlucht…..
Samedi 7
Jour 3 Labaroche – Linge – descente de Wettstein – Col de la Schlucht – Les Crêtes – Lac Blanc – Orbey – retour.
Journée tronquée à cause de la météo, un 75 km / 1600 m au programme mais mère nature nous a tous remis dans le droit chemin.
En résumé : Déjeuner sous le soleil Alsacien, départ sous un ciel gris, descente du Wettstein au sec, regroupement au pied de la Schlucht sous une pluie naissante…Parti sous 15 degrés, le pied du Col se situait à12°. La montée pour tous fut héroïque quel que soit le niveau car la météo et la pluie battante ont usé les organismes. 12 km oscillant entre 6/8/10 % sur une chaussée détrempée et un vent perçant dès les trois derniers kms ne nous ont pas découragé (soit dit en passant, on n’avait pas le choix, puisque à notre point de non-retour…).

Le final fut catastrophique pour le Robin des Bois car, émergeant de nulle part au dernier km bien caché dans les roues depuis le début, il supplanta son poisson pilote Moustachu pour tenter de blanchir un honneur bafoué il y a quelques années lors d’un « Week End Pentecôtien Margellien « ….mais « Vaincre sans périls, on triomphe sans gloire », un silex bien visible de tous mais inexistant pour le Sieur des Bois , aveuglé par un dépassement d’effort incompatible avec sa condition actuelle, ce fier petit caillou le détrôna d’un exploit qui serait sans nul doute resté sans saveur.
Et pfffffff fit la roue comme un mélodie Mozardienne dans cette tempête venteuse, à 800 m du but…. Bardafff, une cicatrice irréparable… Ce bruit bercera mes nuits agitées comme un somnifère naturel. Ooooh Merci Mich des Bois. Heureusement que tel un Frère Roland, la Moustache avait dans ses bagages le précieux sésame dénommé pneu, mais remonté dans le froid, le vent, la pluie, il lâcha notre Renard très rapidement. Le sommet de la Schlucht était maudit, d’autant plus que notre Hervé, pris de refroidissements convulsifs, devait se réfugier dans l’auberge locale. Mich contraint de le rejoindre ne pourra augurer de nouveaux exploits face à une Moustache affutée, à savoir tirer de cet événement une revanche pour l’avenir. Tels des chevaliers solidaires, le reste de l’escadrille ne fit qu’un pour braver les Crêtes balayées par la pluie et le vent sous 9 degrés, pour foncer vers le Lac Blanc, rejoindre Orbey ( ….à 66 km/h pour certains….) et l’Hôtel au plus vite ( merci à l’assistance motorisée de Tophe ). Quentin est reparti au plus vite au secours des deux rescapés d’une aventure qui se termina par de grands éclats d’humour et une visite du village d’Eguisheim….sous le soleil.
Donc une journée qui laissera des traces à chacun d’entre nous, mais toutes positives. L’objectif des 5000 m n’est pas atteint (4350 m tout de même pour 190 km au total) mais la cohésion de ce groupe mixte est le plus beau souvenir de ce périple, que nos compagnes ont conclu par la visite d’une fromagerie et d’un repas gastro féminin dont elles ont le secret.
Philippe