l’Hivernacoronavolution relance la mer du Nord

lHivernacoronavolution relance la mer du Nord

L’idée du périple vers la Mer est née sur un coin de table chez Anita pendant les Hivernales et ensuite confirmée pendant les sorties restreintes durant le Covid. La date ayant été fixée au samedi 8 août, notre maitre à tous, Maurice, le Bison Futé de la Margelle, tournaisien dans l’âme, a concocté un parcours digne d’une étape d’un grand Tour.
Il ne restait plus qu’à s’entrainer et pour certains de «squatter» la salle de musculation, en séance privée…. 230 km à avaler ne pouvaient se faire sans une préparation minutieuse !!!

Le temps d’un apéro, il a été évoqué de revenir à vélo le lendemain mais l’idée a vite été abandonnée et bien nous en a pris car la météo de ce week-end a été historique.
Décision a été prise de loger sur place, avec quelques épouses qui ont rallié la Côte, d’autant plus que notre Jo local et son épouse Fabienne étaient notre relais agence tous risques sur place à Westende (ce qui avait justifié notre point de chute ) Grand Merci à eux deux.

La bande des Cinglés : Maurice, Francis, Thierry, Hervé, Manu, Philippe, Michel Robin et Christophe se sont donc préparés et au fur à mesure que la date se rapprochait, la température et la canicule s’installaient … donc notre inquiétude aussi.
C’était sans compter sur leur détermination et leur brin de folie, et ce samedi 8 août, 6h du matin, 12 degrés, un photographe haut comme trois belles grandes pommes les pixellisait sur les marches de notre local à Autre-Eglise.

Christophe et Michel avaient fait le choix de nous suivre via les réseaux sociaux et à travers les médias locaux … Direction Mont-Saint-Aubert, haut lieu tournaisien et lieu d’exploits estudiantins d’un certain Momo, en passant par Ramillies… (bardaf première crevaison de Titi à un jet de pierre de chez lui), Perwez, Mont Saint Guibert (re-bardaf deuxième crevaison de
Manu cette fois) Genappe, Nivelles, Ronquières ( hmmm les bosses…) Soignies, Neufvilles (Route de la Pierre Bleue ) et premier arrêt ravito à Louvignies dans un drink center villageois, digne d’une
guinguette française…

Il est 9 heures, on roule depuis 3 heures, 80 km avalés et c’est là que l’on prend conscience que la chaleur (déjà 25°) sera notre principal adversaire et que l’hydratation régulière ainsi qu’une bonne
alimentation seront les clés du succès. L’ambiance est joyeuse et sportive et notre Barde attitré (celui de la salle de musculation) met le tempo en chantant et en nous contant ces blagues salasses dont il a le secret.

Mont-Saint-Aubert nous attend, il reste un gros 50 km avant un arrêt lunch qui trotte dans la tête de chacun et la route s’élève imperceptiblement ainsi que la chaleur qui commence à titiller notre organisme. Le rayonnement du soleil est plus difficile à supporter que la chaleur et on en prend réellement conscience à chaque arrêt obligé, croisement de route et feu rouge…qui n’est jamais vert quand on arrive …djuuu !! et la suite va nous faire baver.

Direction Cambron Casteau et passage direct devant Pairi Daiza et ses parkings couverts de panneaux solaires puis Chièvres, Maulde et ses Potales, et arrêt ravito indispensable au 109 km, chez un
revendeur de Moustache à Leuze en Hainaut, pour un xième ré-appro en eau indispensable sous 27°. Le break de midi est en vue, mais c’était sans compter sur la montée vers ce Mont maudit qui nous
attendait, après une ultime ascension se terminant par un 700 m à 10 %… Merci Maurice. Ouf, il est 11h45, on est dans le timing…sauf le restaurateur qui n’ouvre ses portes qu’à midi, le thermomètre affiche 35° et les bidons sont vides …. !!! Notre Bison local connaissant coins et recoins de ce lieu où il batifola naguère s’empressa de nous guider vers le cimetière où un robinet salvateur nous arrosa copieusement ( devinez comment avec la bande de potaches présents…)
Oufti, la vue circulaire qui nous fut offerte de la terrasse de l’Atelier (lieu mythique où l’ancienne patronne était la Yvette Horner locale, dixit Momo le Bison ) valait son pesant de cacahuètes et après
omelettes roboratives et autres plateaux chasseurs, eau à table… la dernière ligne droite moyennement plate nous attendait à travers les cités de Pecq, Mouscron, Wevelgem.

Jo, notre guide à l’arrivée, s’étant mis en route pour venir à notre rencontre, nous nous devions d’être précis au lieu de rendez-vous fixé, à savoir le village annoncé au téléphone par le Bâtisseur brabançon à l’accent des pêcheurs de crevettes, Moorsele…mais point de Jo présent…seul un Schultz en tenue de petit baigneur trônait au milieu de la fontaine publique pour refroidir ses panards en mode « à point », sous une chaleur accablante de 39°.

Ô rage, Ô désespoir nous envahit quand nous comprenons qu’il est à Moorslede…donc à quelques lettres près….. mais bien à 12 kms de là !! mais pas le choix et c’est sous 40 ° que nous retrouvons
notre basané attablé au seul café de la Place, après 182 km vers 15h30. Moustache n’hésite pas à remercier les nobles chrétiens locaux en s’agenouillant religieusement…avant que le groupe n’enfile quelques blondes coup sur coup…. Bières blondes…

Comment en vouloir au plus âgé de ce groupe reconstitué qui est équipé de la toute nouvelle version Garmin Paper… Mais franchement le plus dur restait à faire, encore 50 km sous 38/39° et, personne ne l’avouant, les organismes peinaient mais grâce aux nombreux arrêts fraicheurs, les km s’égrenaient assez facilement sous une couverture nuageuse qui s’était déployée, nous protégeant enfin des morsures du soleil ( la posture du vénéré Moustache sur la place de Moorselledelede ( hinJo !! ) n’étant certainement pas étrangère à ce don du ciel …) Allez, dernier round vers la Côte avec un fringant guide qui ne reconnut aucune des routes qu’il avait prises en venant à notre rencontre, inquiétant !!
L’esprit d’équipe qui nous unit a vraiment fait le reste et après de merveilleux passages le long des canaux et de l’Yser, une dernière halte s’imposa à 10 km du bout du bitume car beaucoup de bidons étaient à sec.
Dans un bourg sans nom, où une scène des Chti’s version flandrienne aurait pu être filmée, telle la Mer qui s’écarta devant Noé ( le gars de l’Arche , pas le marchand de café…) un tripot sans nom se profila à travers nos yeux boursoufflés de sueurs et troubles de fatigue (on dirait un scène à la John Wayne..hihihi.)
Il est 17h et il fait encore 29° mais plus rien ne peut plus nous arriver car en face de la Xième « Onze Lieve Vrouw Kerk flamande » , un noble représentant de nos terres natales ( mais en noir… ) trône devant ce qui s’appelle là-bas un débit de boisson, à savoir une maison dont la pièce principale est dotée d’un bar et de quelques tables occupées de locaux ébahis par notre exploit du jour.
Pendant que commande est prise, que l’homme de lettres constate que ses pieds sont cette fois « bien cuits », deux gugusses n’ont pas manqué de changer de monture sous les quolibets des
habitants de ce bourg qui a tout de même le doux nom de Schore…

Après une note salée de 26 € pour 3 tournées de 8 verres…hmmm, c’est ragaillardis que fièrement, tels des conquérants des temps modernes, chevauchant leur destrier de carbone (eeeuh pas
tous…) ils foncèrent à l’assaut de la cité côtière et c’est sous une salve d’applaudissements et de lancers de parasol ( oups raté, c’était dans l’autre station ) qu’ils furent décorés du « Masque de la
Digue » en face de l’immuable Rotonde.

Il est 18h15, plus de 12 h après le départ d’Autre-Eglise, mais 231 km, accomplis en 8h35 de vélo, à près de 27 de moyenne, et pleins de souvenirs communs.
« We did it » et nous en sommes fiers !
Je vous passe la description de la suite de la soirée, vous pourrez aisément l’imaginer… Apéro(s), souper sur la digue de Westende, repos bien mérité avant un décrassage vélocipédique de deux heures le dimanche matin le long des canaux sous une chaleur accablante et qui nous a vraiment accablés…. donc le rythme a été réduit tout comme la distance et surtout un arrêt
désaltérant qui a été voté à l’unanimité !

P.C