Sécurité routière en Wallonie : des recommandations fortes » !

Les États Généraux wallons de la Sécurité Routière se sont tenus (en ligne) ce 1er décembre. Dans la liste des recommandations adoptées pour doper la sécurité routière en Wallonie figurent une douzaine de mesures favorables à des déplacements plus sûrs à vélo, allant de la réduction des vitesses à l’entretien renforcé des pistes cyclables, en passant par une réelle analyse des facteurs d’accidents à vélo.

Lors des États Généraux wallons précédents, peu de propositions intéressantes avaient émergé pour améliorer la sécurité des cyclistes. Encore moins ont-elles été concrétisées ! On attend par exemple toujours la généralisation des pistes cyclables séparées sur les routes régionales, prônée depuis 2012. De même que l’analyse des causes d’accidents à vélo, recommandée en 2017. Sans étude fine des accidents cyclistes, on navigue en effet à vue.

Il est pourtant urgent de prendre de nouvelles mesures, étant donnée la croissance des accidents à vélo dans un contexte de diminution générale du nombre de victimes sur les routes. Cette année heureusement, beaucoup de propositions du GRACQ ont trouvé écho auprès des Etats Généraux wallons, qui ont adopté les recommandations suivantes :

  • Intensifier la mise en zone 30 ou 20km/h de larges périmètres en agglomération
  • Évaluer la réduction de la vitesse maximale hors agglomération à 70 ou 80 km/h
  • Des plans de circulation pour maintenir le trafic de transit hors des zones résidentielles
  • Prévoir des déviations qui assurent un cheminement sécurisé lors des chantiers
  • Intensifier l’entretien des pistes cyclables afin d’éviter les chutes et de ne plus les éviter
  • Encourager les gestionnaires de voirie à utiliser le concept de rue scolaire
  • Autoriser les enfants sur le trottoir à vélo jusqu’à l’âge de 12 ans (à l’allure du pas)
  • Interdire les cyclomoteurs B sur les pistes cyclables (en agglomération)
  • Ne plus obliger les cyclomoteurs A sur les pistes cyclables (en agglomération)
  • Introduire dans le code de la route le marquage de chaussée à voie centrale banalisée
  • Analyser les accidents impliquant des cyclistes en vue d’en identifier les causes
  • Développer fortement le stationnement pour la micromobilité et les deux roues en chaussée, en lieu et place de stationnement actuellement réservé aux véhicules à moteur.

Il y a aussi d’autres recommandations bienvenues de protection des piétons (dégagement de la visibilité aux passages, entretien des trottoirs, cheminements temporaires…) et concernant la micromobilité. Deux modes qui profiteront d’ailleurs eux aussi de la réduction générale des vitesses prônée par les États Généraux.

Consultation citoyenne

La Ministre de la Sécurité Routière, Valérie de Bue, avait également souhaité sonder les wallons sur les mesures qu’ils plébiscitent pour améliorer la sécurité sur nos routes. Plus de 10.000 personnes ont répondu à son appel. Voici le top 10 de leurs recommandations :

On ne peut que se réjouir de toutes ces recommandations émises officiellement en Wallonie en cette fin 2020. On sera cependant particulièrement attentifs à leur application dès 2021 car, bien souvent, le soufflé de la sécurité routière retombe vite face à l’impopularité de certaines mesures, ou la complexité de nos systèmes administratifs et répressifs.

Luc Goffinet

(Article publié avec l’aimable autorisation du Gracq)
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