Charente maritime – Grenade (Partie 4)

Le Moncayo comme point d’horizon.

Le vendredi (12 avril), nous partons de notre auberge pour le cœur de la ville où nous prenons notre déjeuner en compagnie de deux Madrilènes bien sympas qui parcouraient quelques étapes du chemin de Compostelle. Après ce petit déjeuner nous retrouvons des routes et des chemins de pierres qui serpentent entre les champs d’asperges, d’épinards, d’oliviers et d’amandiers.
Au bord des chemins, les odeurs du thym sauvage se mélangent au parfum des genêts.
Nous longeons ensuite l’Ebre durant plusieurs kilomètres avant d’arriver à Funès, ultime village avant Ricón de Soto.

La grimpée dans le village, aussi rude que le Mur de Huy se poursuivait par une montée de plusieurs kilomètres avec des pourcentages qui oscillaient entre 5 et 11 %. Mon compagnon de route, à son rythme, franchissait cette ultime difficulté avant la descente sur Ricón de Soto où nous avons trouvé notre logement grâce à l’aide de deux employées de banque.
Un tour de la ville nous permet de voir que l’urbanisme a encore du travail dans ce coin. Ceci n’a rien à voir avec l’ambiance de notre soirée passée à une taverne en compagnie de nombreux habitants.

La vallée de l'Ebre

Samedi 13 avril. La nuit ne fut pas des plus reposantes. Nous quittons la ville pour suivre une route nationale sur une dizaine de km. Ce tronçon fut le moins agréable du voyage car la circulation y était intense et les camions nombreux. Point positif, le soleil qui est de retour depuis notre entrée en Espagne se montre très généreux. La vue sur le sommet du Moncayo qui se profile au loin nous motive dans notre progression. Nous savons que nous devons le dépasser pour arriver à notre étape du jour.
C’est avec grand plaisir que nous retrouvons des petites routes pour rallier Valverde et y faire une petite pause.
Nous venons de traverser l’extrémité de la province de Rioja pour rentrer dans la province de Soria.

Nous nous arrêtons à Agreda pour le repas.  Agreda est la première jolie petite ville espagnole que nous rencontrons. Elle conserve quelques traces de son passé sous la domination des Romains et des Arabes. Après un petit tour de ville, nous filons vers Ólvega en contournant le Moncayo. Une petite ville espagnole comme bien d’autres où se mêlent les vieilles habitations et les constructions neuves. L’hôtel Mirador del Moncayo qui nous accueille est l’exemple de ce style : un bâtiment moderne de 7 étages entouré de vieilles habitations. Le souper du soir a lieu dans un petit bistrot où nous commençons par être les seuls à manger puis progressivement les gens rentrent … Décidément …. en Espagne on mange nettement plus tard !

La chambre d’hôtel est très spacieuse, nous pouvons y ranger nos vélos.
Au matin, mon compagnon de route me signale qu’il n’a pas beaucoup dormi et que continuer la route ne serait pas prudent. Nous décidons donc de prendre une journée de congé pour nous reposer. Dimanche (14 avril) sera donc une journée de repos pour faire nos lessives, la sieste et procrastiner.
A ce jour, nous avons parcouru près de 750 km depuis notre départ de Charente Maritime.

Ce lundi (15 avril) toutes les conditions sont réunies pour faire de cette journée une réussite :  nous sommes bien reposés, le déjeuner fut copieux et la météo nous est très favorable.  Alors que le vent était contraire jusqu’à présent, ce matin c’est un soleil généreux et un vent favorable qui nous accompagne.
Les premiers kilomètres se parcourent sur une petite route que nous quittons rapidement pour emprunter un chemin forestier qui gravit la montagne. Une fameuse montée dans un chemin de pierres à travers les bois. L’heure matinale et le calme nous font croiser une biche et un renard qui ont l’air surpris de nous voir. Arrivés au sommet, nous pouvons admirer le paysage qui s’offre à nous : d’un côté le Moncayo et son sommet enneigé, de l’autre un plateau qui s’étend à perte de vue.

Nous poursuivons notre route en descendant à travers les bois jusqu’à une petite route. L’itinéraire du jour s’effectuera sur de jolies petites routes sans circulation.

A vrai dire, depuis notre arrivée en Espagne, hormis quelques kilomètres sur une route nationale fréquentée, les autres le sont nettement moins et l’état de celles-ci est vraiment remarquable.
Un pur bonheur de parcourir tous ces kilomètres sur ces voies nettement plus praticables que nos routes belges !
Quel plaisir de profiter ainsi du parfum des genêts et du thym en fleur, des petits villages aux églises aussi nombreuses que les villageois.

Malgré la difficulté du parcours et les 790 m de dénivelé c’est vers 14h que nous arrivons à Arcos de Jalón. Nous venons de parcourir notre 825ème kilomètres (il nous reste environ 700 km) et avons dépassé la moitié de nos étapes. Nous nous empressons de trouver un « restaurante » pour manger puis nous rejoignons l’hôtel Numancia … Hôtel « local » face à la gare … où nous contactons le propriétaire qui nous dit qu’il arrivera … dans deux heures.
Normal … à cette heure-là tout le monde fait la sieste.