Souvenirs, souvenirs, n’y a pas que Johnny qui en a (partie 1)

Après ParisRoubaix de 1983, des rêves prennent place et MilanoSanremo est mis au tableau. Là, il s’agit d’une autre organisation et le club en est encore aux balbutiements. Il faut faire sa maladie de jeunesse bien et des prémices de mensuelles sont en place.

  • Fait rare, en 1984, 2 clubs La Margelle d’Autre Eglise et la Pédale d’Or de Ramillies se partagent le même local chez Anita et Marcel. Ils roulent même ensemble car les responsables ne sont pas au rendezvous. Certains Ramillois s’affilient à La Margelle anticipant une fin prochaine de leur club.
  • 1985 La Pédale d’Or arrête ses activités et ses derniers membres s’affilient à La Margelle qu’ils connaissent bien puisqu’ils les ont côtoyés l’année précédente. Cette même année, 1ère visite du club d’Iwuy situé près de Ramillies France et dont quelques membres habitent Ramillies. Cette visite s’est faite sous une pluie battante et Anita, déjà, faisait preuve d’altruisme. Son café devenait le centre de toutes les attentions pour ces visiteurs inconnus. Rien n’avait été prévu car seule la friterie de la fête
    St Hubert était prévue restaurer ces joyeux cyclistes. Donc, en l’absence d’infrastructure et de réception, Anita fournissait eau, savon, essuie, bassin et son sourire pour accueillir ceux qui avaient bravé cette journée harassante. La Margelle pris à son compte l’accompagnement et les boissons, ce qui déboucha sur des retrouvailles programmées tous les 2 ans. Comme les jumelages, ce sera une fois en Belgique et la suivante en France.
  • 1986 a commencé avec un nouveau comité en place car il avait été remarqué que s’il y avait 59 membres en 1983 à la création, une diminution importante était en cours et ne semblait pas vouloir s’arrêter. Les mensuelles furent instaurées tous les mois et ce fut notre première visite en car à Iwuy où nous avons été reçus comme des rois par Pierre Tison et toutes les familles de ses cyclos. Quelle belle soirée et quel retour festif à la fin de la nuit. Cette année, une première prend place, car les caisses en sont pas très garnies et le véhicule d’assistance commence à présenter quelques défaillances majeures. La Margelle club se lance dans l’organisation d’un repas aux moules sur la place de la gare en face d’Anita sous des tentes de l’Adeps, tout cela après avoir organisé la randonnée des 6 Vallées sur 150 km.
  • 1987, un rythme de croisière commence à s’installer et nous recevons dignement les amis d’Iwuy à Mt St André et des visites informelles commencent à voir le jour. Notre camionnette s’écroule et le portemonnaie est sorti de la poche pour acquérir notre célèbre Wartburg pétaradante de fierté de suivre des cyclos. Le nombre de membres atteint son plancher de 24 adhérents.
  • En 1988, un dynamisme nouveau pointe le bout du nez et voit la poursuite du renouveau. À l’occasion de notre visite à Iwuy , nous  pouvons arborer les nouveaux équipements offerts grâce au souper aux moules qui continue à attirer de plus en plus de gens et, pour cela, nous nous installons dans la cour de l’ancienne école. Lors de notre visite à Iwuy , une dame, en l’occurrence Léa notre chauffeuse, réalise la jonction de 163 km en compagnie de son parrain et d’un ami du couple. Partie 2 h avant le groupe, elle arrivera 1 h avant eux. Les rêves commencent à refaire surface et quelquesuns se verraient bien se lancer un challenge. Le  choix tombe en préparation de l’A G. Rien de mieux  que de refaire ParisRoubaix pour lancer la mécanique. Youppie, c’est décidé, on y retourne.
  • 1989 commence avec un sextette qui osera se défier sur 260 km dont 57 km de pavés. Et pour ce faire, Edgard, Guy, Jempi, Louis, Picsou et le p’tit s’inscrivent et décident de faire ce qu’il faut pour réussir cette gageure. Des têtes de mules diront certains mais rien ne les arrête. Les mardis et jeudis, dès qu’ils sont disponibles ils roulent par tous les temps car ils savent qu’il n’y a pas de secret, il faut bouffer des kms. Le dimanche matin, dès l’aube, ils roulent et retrouvent le club à 8 h 20, le temps de manger 1 ou 2 tartines et on  remonte sur le vélo pour partager la sortie dominicale avec le reste du club au rythme habituel.

À l’époque, beaucoup de clubs organisaient des concentrations le samedi, occasion rêvée pour y participer en plus des sorties mensuelles. Là aussi, une première pour le club organiser une sortie de plus de 200 km Barrage de l’Eau d’Heure pour s’entraîner en vue du challenge. Ils sont prêts et s’y rendent le cœur léger car ils savent que ce ne sera que du plaisir. Pendant le trajet qui les amène au départ, Edgard s’étonne que son voisin dorme. Il le réveille en lui assénant en wallon « ne fais pas semblant de dormir, t’as un œil ouvert ». La réponse lui atterrit avec un cinglant patois «cré milliard de nom de … fous moi la paix, je dors et ne recommences pas sinon je t’en colle une » (NDLR : texte aménagé et adouci afin de ne  pas perturber les chastes mirettes des lecteurs). Notre Edgard n’est pas à une blagounette près et se fait remarquer au 1er contrôle. Une dame propose aux cyclos des pommes et il s’en approche pour accepter son offre. Mais la dame se trouve derrière des barrières Nadar et Edgard manque son geste, met la main à côté de la barrière, bascule la barrière et la dame également. Il n’y a plus qu’une chose à faire, s’empresser de relever la dame et de l’aider à récupérer ses pommes. Dorénavant, nous aurons toujours un œil fixé sur notre Edgard. Arrivés sans trop de soucis à Roubaix, nous pouvons remercier nos accompagnants qui nous ont apportés leur aide pour nous chouchouter aux différents points de retrouvailles.

Merci à Linda, Dick, Roger et JeanJacques. Après avoir enlevé les souillures de la route, nous reprenons nos véhicules pour rentrer mais dans l’exaltation et la joie qui règne, tous oublient que les vélos sont sur le toit de notre Wartburg. Et subitement, nous sommes ramenés à la réalité. Un mot qualifiant le brun des ch’tis, sort de quelques bouches car nous empruntons un tunnel assorti d’un panneau signalant hauteur maximum 2 m. Quel soulagement quand le véhicule ressort sans avoir entendu le moindre bruit. Oufti, on est passé près de la catastrophe.

Roland Lacanne